Nous nous sommes donc balader une petite journée dans ses rues agréables classées au patrimoine mondial de l'UNESCO, découvrant l'histoire riche de la ville et en même temps celle de la Bolivie. C'est en effet à Sucre qu'a été signée le 6 août 1825 la déclaration d'indépendance de la Bolivie après la victoire du maréchal Antonio Sucre (d'où le nom de la ville) contre les espagnols. Le palais où a eu lieu l’événement est désormais un musée, la Casa de la Libertad. On y a apprit plein de choses sur tous les présidents/dictateurs de la Bolivie (80 en 190 ans !!) : par exemple la Bolivie est nommée ainsi en hommage à Simon Bolivar, le libérateur d'origine vénézuélienne et premier président du pays, mais qui n'est resté en poste que 4 mois avant de plier bagages; ou encore que Mariano Melgarejo (18ème président et dictateur) aurait offert selon la légende une partie du territoire bolivien au Brésil en échange d'un cheval blanc !! Faudrait pas que ça donne des bonnes idées à François Hollande :)
POTOSI
La ville de Potosi, classée elle aussi au patrimoine mondiale de l'UNESCO, siège à 4070 mètres d'altitude, ce qui en fait une des bourgades les plus hautes du monde. Toute son histoire tourne autour des mines d'argent et du Cerro Rico, la montagne qui la domine et qui contenait le précieux minerais.
En effet, la ville fut crée en 1545 afin d'exploiter la mine du Cerro Rico, et pendant 150 ans des quantités astronomiques d'argent furent extraites grâce au travail/escalavage des indiens puis dilapidées par la couronne espagnole. Il se dit qu'avec tout l'argent extrait, on aurait pu construire un pont entre Potosi et l'Espagne, mais aussi avec les ossements des mineurs morts sous terre. A son apogée la ville sera une des plus grandes du monde !! Dur à imaginer de nos jours.
Suite à l'épuisement de l'argent, le zinc, le plomb et l'argent prirent le relais des minéraux recherchés, et ce sont ceux-ci qui font encore vivre les mineurs de nos jours.
Afin de nous rendre compte des conditions de travail des mineurs actuels et d'explorer les innombrables tunnels creusés sous le Cerro Rico, nous avons décidé de prendre un guide et nous n'avons pas été déçus par l'expérience !! On est donc partis durant toute une matinée avec notre guide ancien mineur un peu frappadingue répondant au doux nom de Johnny (ça s'invente pas).
Tout d'abord, nous nous sommes arrêtés dans une boutique pour mineurs afin d'acheter des cadeaux pour ceux que l'on allait croiser sous terre. On est ressorti avec de la dynamite (oui oui de la vraie comme dans Lucky Luke, en vente légale dans toute la ville de Potosi), des feuilles de coca, du jus de fuit, de la bière (on était le vendredi et le vendredi c'est le jour de fête pour les mineurs) et de l'alcool à 95% que les mineurs boivent comme ça !!!!
On est ensuite parti en direction d'une des mines (il y a 26 coopératives en activité sur le Cerro Rico) où après avoir revêtu l'équipement du parfait petit mineur on s'est enfin engouffré dans les tunnels. Et autant vous dire qu'il ne faut pas être trop grand ni trop gros car les tunnels sont étroits et on croise souvent des mineurs avec des chariots (claustrophobes s'abstenir aussi !!). A l'entrée il a fallu que l'on paye nos respects à Tio, le diable des mines, divinité vénérée par les mineurs qui lui demandent fortune et chance dans leur travail et le recouvrent de feuilles de coca et de bières.
La véritable exploration pouvait désormais commencer : on s'est glissé dans des petits trous, enjambé d'autres plus grands, descendus des échelles délabrées ... bref comme des vrais surtout que notre guide ne nous a pas ménagé. Au plus profond de la mine, on a alors découvert un autre monde, totalement noir, humide et chaud ou froid selon les endroits, et où les conditions de travail datent d'un autre monde; seule l’électricité et l'arrivée d'air comprimé rappellent de loin la modernité.
On a ensuite rencontré trois mineurs pendant leur pause sous terre, à qui on a pu offrir nos cadeaux et qui nous ont raconté leur quotidien. Ils restent en moyenne 10-12 heures par jour dans les mines sans ressortir (pour ne pas perdre de temps), mâchent des feuilles de coca pour se couper la faim et se donner de l'énergie et creusent sans arrêt au marteau piqueur ou à la pioche.
Ils comptent en général travailler 10-15 suivant l'argent mis de côté et même si ils sont conscients des risques qu'ils encourent (un mineur vit en moyenne jusqu'à 50 ans contre 75 pour un bolivien) ils n'avaient pas l'air de vouloir changer de métier.
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Le fameux Cerro Rico et sa forme quasi parfaite |
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Un bâton de dynamite, sa mèche et son détonateur |
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L'entrée de la mine |
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Des mineurs au charbon |
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Le diable des mines |
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Il faut donner de sa personne |
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Des ptits trous des ptits trous |
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Avec un mineur |
Après cette expérience forte en émotions, on s'est dirigé vers la Casa de la Moneda, un des musées les plus célèbres de Bolivie. La maison était anciennement l'endroit où l'on confectionnait toutes les pièces de monnaie à partir de l'argent extrait du Cerro Rico. Le musée retrace donc les différentes étapes de la création d'une pièce d'argent au 18ème siècle. On a appris notamment que pour identifier les pièces provenant de Potosi, on apposait sur chacune les lettres P,T,S et I superposées. Plus tard, les américains on repris les lettres S et I superposées, créant le fameux sigle du dollar !
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Une rue colorée de Potosi |
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L'api, une boisson chaude typique à base de maïs rouge, très très bonne |
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L'entrée de la Casa de la Moneda |
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La cour intérieure avec le célèbre masque devenu l'effigie de Potosi |
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Une des pièces frappées à Potosi avec le symbole PTSI sur la gauche |
Voilà il est temps désormais de prendre la direction de Tupiza tout au sud de la Bolivie afin de se lancer à la découverte du Sud Lipez et du Salar d'Uyuni !!
3 commentaires
Ou la le flipe au fond des mines ! Vous avez goûté la coca ?
Bisous
Mayo
Oui souvent ! Ils disent que ca aide pour l'altitude, ca coupe la faim et plein de trucs ... je sceptique :) Le maté de Coca c'est bon comme un thé , chicker de la coca c'est pas génial ca a la facheuse tendance a se désagréger dans ta bouche ce qui te fait un joli sourire épinard ;) Tu es censé te faire une grosse boule et la garder 3-4h dans le coin de ta bouche ... c'est pas hyper agréable ca fait vachement saliver :)
Et pour la mine j'avoue j'étais pas trop rassurée surtout avec notre guide, quoique sympathique, à moitié ivre a 9h et bourré de feuilles de coca (l'alcool à 95 c'est vraiment fort !!)
Gros bisouuus
a votre retour,un petit crochet par la Corse,histoire de tester la dynamite ?'
Bravo pour votre témérité et toutes cesexplications: cool l histoire du Dollar !
bizoux
mamanjo